Paris+ par Art Basel 2023, Octobre 20

Conversations | Paris-Caraïbes

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Conversations | Paris-Caraïbes
Victor Anicet, artiste, Schœlcher, Martinique Gaëlle Choisne, artiste, Paris Pol Taburet, artiste, Paris Modérateur : Hans Ulrich Obrist, directeur artistique, Serpentine Galleries, Londres
Pour cette édition spéciale des Conversations de Paris+ par Art Basel qui devait se dérouler au Centre Pompidou, Hans Ulrich Obrist réactive l’héritage de son premier directeur, Pontus Hultén, et sa série d’expositions « Paris-New York » (1977), « Paris-Berlin » (1978) et « Paris-Moscou » (1979). À cette occasion, ce panel décentre son regard des capitales occidentales et se penche sur l’archipel des Caraïbes. La conversation Paris-Caraïbes fera le point sur les liens artistiques entre la métropole française et cette région du monde riche de sa complexité linguistique et culturelle.  

Né en 1938 au Marigot, une commune du nord de la Martinique, Victor Anicet découvre le monde insoumis des Amérindiens lorsque, enfant, il aide le père Pinchon à nettoyer les fragments de poterie enfouis dans la terre rouge de l’Adoration, lieu « zombie » où les « nègres·sse·s » demandent à Dieu de leur pardonner leur vie de misère, lieu sacré où, il y a 2 000 ans, les Amérindiens bénissaient leurs dieux. À 17 ans, diplômé de l’École des arts appliqués de Fort-de-France, il poursuit ses études à l’École des métiers des arts de Paris dans la section céramique ; parallèlement, il effectue des recherches au Musée de l’Homme sur l’art amérindien des Amériques. Après avoir obtenu un certificat de physique et chimie de la céramique à l’École des arts appliqués de Paris, il suit plusieurs cours de céramique (Saclay-CNRS) et de poterie, d’abord en France (La Borne) avec des potiers tels Yves Mohy, Elisabeth Joulia, Jean et Jacqueline Lerat, puis en Angleterre avec Bernard Leach, John Reeve, Anssen, et enfin en Allemagne. Il revient en Martinique en 1967, où il se consacre à la peinture. En 1970, il se retire dans la campagne du Gros-Morne et organise sa première exposition en noir et blanc sur support bois. En 1984, il crée, avec d’autres artistes, Fwomajé, un groupe de recherche sur l’esthétique caribéenne. Il expose en France et dans les Caraïbes. En collaboration avec l’Atelier Simon-Marq de Reims, il a réalisé les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de la Martinique, inaugurée en 2006. Le lycée polyvalent Saint-James de Saint-Pierre (métiers des arts appliqués, du design et de la communication multimédia en Martinique) porte son nom. 
De mère haïtienne et de père breton, Gaëlle Choisne se saisit des enjeux contemporains de la catastrophe, de l’exploitation des ressources et des vestiges du colonialisme dans des installations opulentes, qui mêlent traditions ésotériques créoles, et mythes et cultures populaires. Sculptrice et vidéaste, elle tire de ses voyages les matériaux qui composent ses installations et ses films. Exotisme mercantile, imaginaires littéraires et croyances constituent les thèmes d’une œuvre dynamique, généreuse et sociale. Elle conçoit ses expositions comme des plateformes ouvertes et inclusives, véritables espaces de sociabilité et de travail en commun. Gaëlle Choisne participe à des projets alternatifs, des projets collectifs et des projets culturels en Haïti. Elle a présenté ses installations à différentes occasions : une exposition personnelle à La Centrale galerie Powerhouse à Montréal, la galerie Untilthen à Paris, la galerie nationale d’art Zachęta à Varsovie, The Mistake Room à Los Angeles. Elle a aussi été présente, en 2015, à la Biennale de La Havane et à la Biennale de Lyon, et en 2017 à la Biennale de Charjah, à Beirut Tamawuj Act II et à la Biennale de Curitiba, au Brésil. Elle a eu la chance d’exposer son travail dans de remarquables institutions, telles le musée des Beaux-Arts de Lyon, le MAMO de la Cité Radieuse de Le Corbusier, le site archéologique Lattara – musée Henri Prades en partenariat avec le MO.CO. à Montpellier, le CAFA Art Museum à Beijing et le musée Pera à Istanbul. 
Travaillant dans divers espaces interstitiels, Pol Taburet puise dans un large éventail de références à l’histoire de l’art, aux mythologies afro-caribéennes et aux cultures contemporaines pour produire des peintures et des sculptures à l’intensité et l’énergie singulières. Sa production emploie diverses techniques, combinant souvent l’acrylique en spray et l’huile sur toile, et se concentre principalement sur l’interaction entre les corps humains et les animaux, leurs cycles de vie et leurs transformations. Pol Taburet (né en 1997 en France) vit et travaille à Paris. Il a obtenu son master à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy en 2021. Parmi ses expositions récentes figurent celles chez Balice Hertling (Paris, 2022), « Opera III : ZOO “The Day of Heaven and Hell” », Lafayette Anticipations (Paris, 2023), « Sweets for the Sweets », Pivô (São Paulo, 2023), « Real Corporeal », Gladstone Gallery (New York, 2022), « Secret Club », curatée par Cyrus Goberville, Bourse de Commerce - Collection Pinault (Paris, 2022), et celle chez Reiffers Art Initiatives (Paris, 2022), qui lui a décerné le prix inaugural Reiffers Art Initiatives en 2022. Sa première exposition personnelle a eu lieu chez Balice Hertling en 2020. 
Hans Ulrich Obrist (né en 1968 à Zurich, en Suisse) est directeur artistique de la Serpentine à Londres et conseiller principal du LUMA Arles. Il a aussi été conservateur du musée d’Art moderne (MAM) de Paris. Depuis sa première exposition, « World Soup (The Kitchen Show) », en 1991, il en a organisé plus de 350. Les publications récentes de Hans Ulrich Obrist incluent Ways of Curating (2014), The Age of Earthquakes: A Guide to Extreme Present (2015), Lives of the Artists, Lives of the Architects (2015), Mondialité or The Archipelagos of Édouard Glissant (2017), Somewhere Totally Else (2018), The Athens Dialogues (2018), Maria Lassnig: Letters to Hans Ulrich Obrist (2020), Entrevistas brasileiras - vol. 2 (2021) et 140 Artists’ Ideas for Planet Earth (2021). 
 
 
Cette année, le programme Conversations, sous la direction de Charles Teyssou et Pierre-Alexandre Matéos, a été présenté en collaboration avec le Centre Pompidou et s'est déroulé au Musée national Picasso-Paris.