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<p>Comment la jeune dessinatrice française convoque manga, anime et jeux vidéo pour conter sa famille et sa bande</p>
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Ingrid Luquet-Gad

L’artiste Neïla Czermak Ichti capture les monstres de sa génération 

<p>Dessinatrice, peintre et conteuse, Neïla Czermak Ichti est diplômée des Beaux-Arts de Marseille, la ville où la jeune artiste née à Paris&nbsp;a élu résidence. Les protagonistes de ses œuvres ont beau arborer des cornes d’extraterrestres ou des écailles de Mélusine gothique, c’est surtout leur air de famille qui frappe. D’un visage à l’autre, les traits de l’artiste se dédoublent, tandis que les mères, tantes ou grand-mères se transforment en avatars. Sans heurts, et le plus naturellement du monde, elles fusionnent avec les emprunts syncrétiques aux mangas, anime et jeux vidéo.</p>

<p>Ce cortège-là, féroce et fantastique, Neïla Czermak Ichti l’invoque à la pointe d’un stylo bille, son médium de prédilection, parfois rehaussé d’acrylique. Dans ses œuvres, le monstrueux devient autre chose : une histoire de transmission, de transition, tout autant qu’un signe de reconnaissance. Son trait est acéré comme les griffes d’une sphinge, personnage aussi hybride et inassignable qu’elle – à l’instar du <em>kaomoji</em> [émoticône japonais, ndlr.] qui pleure et sourit, créature au poitrail incisé, rictus narquois aux lèvres, de l’œuvre récente <em>Chienne de vie</em> (2022).</p>

<p>Neïla Czermak Ichti participe plus largement de l’essor d’une bande de jeunes peintres, celleux dont le vocabulaire provient de la réappropriation de ces néo-mythologies sans frontières que représentent pour toute une génération des franchises comme Alien, Dragon Ball Z ou encore Berzerk. Après tout, Neïla, à l’envers, se lit Alien.</p>

<p>Neïla Czermak Ichti est représentée par&nbsp;<a href="https://www.artbasel.com/catalog/gallery/2620/Galerie-Anne-Barrault">Galerie Anne Barrault</a> (Paris).<br></p>
<p>Exposition collective<br>« Immortelle »<br>MO.CO. Panacée, Montpellier<br>Jusqu’au 7 mai</p>
<p>Exposition collective<br>« 100% L’EXPO »<br>La Villette, Paris<br>Jusqu’au 30 avril</p>
<p>Exposition collective<br>« to “the fire next time” »<br>Villa Arson, Nice<br>Jusqu’au 7 mai</p>
<p>Ingrid Luquet-Gad est une critique d’art et doctorante basée à Paris. Elle est en charge de la rubrique art des <em>Inrockuptibles</em>, membre du comité de rédaction de <em>Spike Art Magazine</em> et correspondante pour <em>Flash Art</em>.</p>
<p>Publié le 19 avril 2023.</p>
<p>Légende de l’images en pleine page :&nbsp;Neïla Czermak Ichti,&nbsp;<em style="background-color: initial;">Aziz at the fun fair, angel passing by</em>, 2020. Photographie d’Aurélien Mole. Avec l’aimable autorisation de la Galerie Anne Barrault.</p>

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