Joseph Chen, Directeur·rice des affaires culturelles, Eaton HK

Pour Joseph Chen, visiter Art Basel Hong Kong s’inscrit dans une histoire familiale. Depuis que son père, l’artiste Elon Chen, a commencé à recevoir chaque année un pass VIP pour la foire, iels y sont toujours allé·e·s ensemble. Depuis le décès d’Elon, il y a 10 ans, Joseph continue de consacrer cette semaine à arpenter les allées de la foire accompagné·e par ses ami·e·s, et à poursuivre sa découverte de l’écosystème artistique local. Mais cette année, les choses sont un peu différentes : Joseph sera pour la première fois associé·e à la manifestation : iel est désormais Directeur·rice des affaires culturelles de Tomorrow Maybe, un espace d’art contemporain situé au sein d’Eaton HK – un hôtel et centre culturel –, partenaire officiel d’Art Basel Hong Kong.

En préparant sa garde-robe pour cette première édition dans ses nouvelles fonctions, Joseph Chen a décidé de miser sur des tenues décontractées chic. Donc, « probablement pas de talons hauts », dit Joseph en riant, tout en souhaitant mettre en valeur des créateur·rice·s locaux·ales comme Yat Pit et PabePabe. Le soir venu, « je peux être un peu plus moi-même », poursuit Joseph, « davantage non-binaire et androgyne, et peut-être un peu féminin·e. »

Si Joseph n’entend pas suivre un planning précis, préférant se laisser porter au gré du vent, iel décide tout de même à l’avance à quelles fêtes, performances et projections iel souhaite assister. « Je donne la priorité aux événements que j’organise, puis aux institutions les plus importantes proposant des événements spéciaux. « Cette année, Joseph attend avec impatience la rave party d’Empty Gallery, la performance de Jas Lin au M+ et la soirée annuelle des artistes de Tai Kwun, avec une performance et la projection d’un film de Lawrence Lek.

Pour ce qui est de la foire, Joseph préfère également ne pas préparer un parcours spécifique au sein du Convention & Exhibition Centre ; pour autant, il y a tout de même certains stands qu’iel a hâte de découvrir, notamment celui du Property Holdings Development Group (Hong Kong) dans le secteur Discoveries. Quand il s’agit de préparer la visite de la foire, Joseph souligne l’importance de « non seulement voir les propositions des galeries, mais aussi d’assister aux Films et aux Conversations ». De plus, iel encourage les visiteur·euse·s à réserver du temps pour aller découvrir les espaces à but non lucratif : « Ces lieux sont vitaux pour les acteur·rice·s de la ville – il est vraiment important de soutenir leur travail. »

Lorraine Kiang, Co-fondatrice, Kiang Malingue

Dans les semaines précédant Art Basel Hong Kong, la galeriste Lorraine Kiang s’assure que les nouvelles œuvres d’art sont photographiées, que les visites des collectionneur·euse·s sont programmées et que l’agencement du stand de la galerie est soigneusement préparé. « Nous essayons d’obtenir de nouvelles œuvres de nombreux·ses artistes, donc nous finalisons notre sélection environ deux mois avant la foire », explique-t-elle. Puis, quelques semaines avant le vernissage, la galerie envoie des previews par e-mail aux collectionneur·euse·s, et, selon Lorraine Kiang, environ 80 % de ceux·celles qui répondent demandent à voir les œuvres sur le stand.

« Certain·e·s collectionneur·euse·rs viennent dès les deux premiers jours et d’autres pendant le week-end, donc nous essayons de nous assurer que les œuvres qu’iels pourraient souhaiter voir seront disponibles sur le stand » explique la galeriste. « La préparation est très importante pour nous : il s’agit de savoir qui est potentiellement intéressé par quelles œuvres en particulier. « En fonction des réponses, Lorraine Kiang réfléchit à l’agencement du stand pour le premier et le deuxième jour, puis, au regard de la réaction du public, elle décide de l’évolution de l’accrochage pour les jours suivants.

Année après année, Lorraine Kiang se réjouit d’accueillir des collectionneur·euse·s internationaux·ales, mais pour cette édition elle est également particulièrement enthousiaste à l’idée de rencontrer des conservateur·rice·s du New Museum, du SFMoMA et du Guggenheim. « S’il est facile de communiquer et d’envoyer des portfolios d’artistes par e-mail, voir l’œuvre en face à face offre une vision très différente de celle qu’on peut avoir sur un écran. »

Dès que la foire ouvre, dit-elle, « c’est beaucoup de discussions, on reste debout, et il n’y a pas de temps pour déjeuner. » Mais c’est amusant - et un bon prétexte pour ajouter quelques tenues à ma garde-robe. Comme « j’aime acheter des vêtements », admet-elle, « c’est donc une bonne occasion de le faire. Cette année, j’ai acheté une veste pied-de-poule avec quatre manches de Comme des Garçons. » Elle portera des talons les deux premiers jours, avant d’offrir un répit à ses pieds pour le reste de la semaine.

Simon Au, Directeur éditorial, Vogue Hong Kong

Avant de se rendre à la foire, Simon Au et ses ami·e·s, actif·ve·s dans le monde de la mode, se retrouvent au St. Regis Bar pour un café ou un verre de vin blanc, selon l’envie du moment. Simon visite généralement la foire plusieurs fois et porte chaque jour une tenue d’un style différent, bien que toutes puissent être qualifiées de « luxe discret » – à l’exemple des costumes et vestes de couleurs sombres de The Row, Lemaire ou Brunello Cucinelli. « Lorsque je suis face à des œuvres d’art que j’apprécie, je pense que porter des vêtements confortables et simples peut m’aider à être détendu, apaisé, et à même de réfléchir au processus créatif de l’artiste », explique Simon.

Avant de visiter la foire, il parcourt le site et les réseaux sociaux d’Art Basel et lit les articles d’Art Basel Stories. Ces canaux lui permettent de dresser une liste des stands qu’il souhaite découvrir, et à quelles conférences, visites et événements il souhaite se rendre. Cette année, il prévoit d’assister à la Conversation sur la place de l’IA dans la création artistique, et s’arrêtera au stand de la SC Gallery (Hong Kong) pour découvrir le projet de recherche de Chow Chun Fai, « Interview the Interviewer II » (2025). Le projet « réunit les archives personnelles d’ancien·ne·s journalistes de Hong Kong, des coupures de journaux et d’autres médias », explique-t-il. « Pour moi, le reportage d’actualité est rationnel tandis que l’art est émotionnel, et j’attends avec impatience le "croisement" entre les deux. » Il sera également attentif à tout le programme spécial et aux expositions proposées par des marques de luxe, comme Louis Vuitton.

Pour ceux·celles qui souhaitent se rendre à la foire, « il est important de mener un travail de recherche en amont », dit Simon Au, « pour savoir quel·le·s artistes ou œuvres vous intéressent et où elles seront présentées, pour ne pas perdre de temps à chercher les stands ». De plus, « des vêtements confortables et à la mode sont également importants. » Comme Joseph Chen, il ajoute en riant, « les talons hauts sont définitivement à proscrire ! »

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Art Basel Hong Kong se tiendra du 28 au 30 mars 2025. Obtenez vos billets ici.

Cet article est une collaboration éditoriale avec Vogue Hong Kong.

Emily McDermott est autrice et rédactrice vivant à Berlin.

Traduction française : Art Basel.

Légende de l'image d'en-tête : Visiteur·euse·s au stand de David Zwirner à Art Basel Hong Kong 2023.

Publié le 21 mars 2025.