Myriam Mihindou
« Ilimb, l’essence des pleurs »
Musée du quai Branly – Jacques Chirac
Jusqu’au 10 novembre

Temple des arts extra-occidentaux, le musée du quai Branly-Jacques Chirac propose aussi une programmation pointue d’art contemporain souvent méconnu. En témoigne cette exposition de Myriam Mihindou, qui s’est emparée d’une partie de la collection d’instruments de musique du musée, et notamment de harpes punu d’Afrique centrale. L’artiste franco-gabonaise, qu’on retrouvera l’année prochaine avec une exposition personnelle d’envergure au Palais de Tokyo, les a reproduites et réactivées à travers un dispositif sculptural et sonore inspiré du chant des pleureuses et de rites funéraires. « Ilimb, l’essence des pleurs » offre ainsi une réflexion incarnée sur le passage vers l’au-delà – et la capacité de l’art à insuffler une vie nouvelle aux objets figés par les taxonomies anthropologiques. C. M.

Martine Syms
« Total »
Lafayette Anticipations
Du 16 octobre 2024 au 9 février 2025

L’artiste américaine Martine Syms est connue pour sa pratique conceptuelle multidisciplinaire constamment empreinte d’humour et de commentaires sociaux. « Total », sa première exposition institutionnelle en France, brouille les frontières déjà troubles entre le privé et le public, et le visible et l’invisible à travers une présentation d’œuvres existantes et inédites, ainsi que de leurs éditions, qui expriment des questions existentielles autour des notions d’identité. Des points de référence personnels se mêlent aux archives historiques, au féminisme, aux représentations culturelles de la noirceur (blackness) et à la spiritualité, dans un espace où l’identité est remise en question, jouée, réinventée et surveillée. E. M.

« Jackson Pollock : Les premières années (1934-1947) »
Musée Picasso-Paris
Du 15 octobre 2024 au 19 janvier 2025

Cette exposition est la première consacrée à Pollock en France depuis 2008. Elle offre une exploration rare de la période de formation de l’artiste, mettant en lumière ses influences : régionalisme, muralistes mexicains, art amérindien et mouvements d’avant-garde européens, ainsi que des artistes comme Picasso, mais aussi Lee Krasner, André Masson et Janet Sobel. Ce corpus d’œuvres, rarement exposé seul, permet une compréhension nuancée de l’évolution de Pollock, qui culmine avec sa technique révolutionnaire du « dripping ». En se concentrant sur ces premières années, l’exposition dévoile un réseau complexe d’influences intellectuelles et artistiques souvent éclipsées par la célébrité ultérieure de l’artiste. P. S.

« Heinz Berggruen, un marchand et sa collection »
Musée de l’Orangerie
Jusqu’au 27 janvier 2025

L’exposition « Heinz Berggruen, un marchand et sa collection » présente des œuvres du Museum Berggruen/Neue Nationalgalerie de Berlin au musée de l’Orangerie. L’exposition met en lumière l’exceptionnelle collection d’art du 20^e siècle du marchand-collectionneur allemand, avec des œuvres de Picasso, Klee, Matisse et Giacometti. Elle explore son parcours de réfugié à marchand d’art influent dans le Paris de l’après-guerre, ses relations avec les artistes et son impact sur le marché. L’exposition met l’accent sur les goûts et les affinités personnelles de Berggruen, offrant une vision intime de sa collection privée. J. F.

« 目 Chine – Une nouvelle génération d’artistes »
Centre Pompidou
Jusqu’au 3 février 2025

Le Centre Pompidou et le West Bund Museum, à Shanghai, présentent, pour la première fois en France, un portrait subjectif de 21 jeunes artistes contemporain∙e∙s chinois∙e∙s, issu∙e∙s pour la plupart de la génération Balinghou née dans les années 1980, dans le cadre d’un partenariat sino-français. Les œuvres sélectionnées couvrent un large éventail de pratiques, dont la peinture, la sculpture, l’installation, la vidéo, la photographie et les nouveaux médias. L’accent est mis sur les œuvres créées au cours des dernières années, qui abordent des thèmes tels la relation de la Chine avec le monde, les enjeux environnementaux et la transformation des modes de vie dans la société chinoise moderne. How About dancing (2021) de Chen Wei, DOKU The Self (2022) de Lu Yang, Windows Gravestone (2016) d’aaajiao et Porcelain giraffes and China Insurance Tower #2 (2023) de Cui Jie ne sont que quelques-unes des œuvres qui seront mises en lumière sous le thème « l’œil ». P. L.

« Pop Forever, Tom Wesselmann &… »
Fondation Louis Vuitton
Du 17 octobre 2024 au 24 février 2025

La prochaine exposition de la Fondation Louis Vuitton mettra l’accent sur le pop art, particulièrement populaire dans les années 1960. « Pop Forever, Tom Wesselmann &… » présente des œuvres des années 1920 à nos jours, en mettant l’accent sur Tom Wesselmann, l’un des chefs de file du mouvement. D’autres figures de proue, telles Tadanori Yokoo, Andy Warhol et Marcel Duchamp, sont également présentées – collectivement, elles dévoilent les récits construits par les générations et les cultures que le pop art a influencées et inspirées. L’exposition utilise les œuvres d’artistes contemporain∙e∙s en relation chronologique avec les œuvres de Tom Wesselmann afin de présenter une compréhension globale de ses thèmes. O. D. F.

« Corps in⸱visibles – Une enquête autour de la Robe de chambre de Balzac »
Musée Rodin
Du 15 octobre 2024 au 2 mars 2025

Avec comme point de départ l’Étude de robe de chambre pour Balzac d’Auguste Rodin et des vêtements du 19^e siècle provenant du Palais Galliera, la nouvelle exposition du musée Rodin explore la quête de l’artiste pour saisir le corps de Honoré de Balzac. L’exposition examine comment les perceptions des corps influencent leurs formes idéales en bronze, et suscite un dialogue entre la mode et la sculpture. Elle montre comment Rodin a utilisé le mythe de l’écriture en robe de chambre de Balzac pour masquer sa corpulence. L’exposition « Corps in⸱visibles » encourage la réflexion sur la représentation du corps dans les espaces publics et sur la nécessité d’en élargir les perspectives aujourd’hui. S. L.

Olga de Amaral
Fondation Cartier pour l’art contemporain
Jusqu’au 16 mars 2025

La complexité totale de la pratique de l’artiste textile Olga de Amaral est célébrée à la Fondation Cartier dans le cadre d’une rétrospective du vaste corpus de l’artiste, née en Colombie en 1932 et formée aux États-Unis. Depuis les années 1960, Olga de Amaral tresse, tisse, noue et manipule des fibres et des fils pour en faire des œuvres d’art abstraites tridimensionnelles, souvent réalisées à la feuille d’or et influencées à la fois par le modernisme d’avant-garde, et les techniques et archéologies précolombiennes. Avec 80 œuvres, dont beaucoup n’ont jamais été vues en Europe, cette exposition promet une expérience à la fois transcendante et reliée à la terre. K. B.

« L’intime, de la chambre aux réseaux sociaux »
Musée des Arts Décoratifs
Du 15 octobre 2024 au 30 mars 2025

« L’intime, de la chambre aux réseaux sociaux » affirme que la vie privée, autrefois distincte et protégée, est devenue de plus en plus poreuse, les frontières entre vie personnelle et vie publique s’estompant rapidement à l’ère numérique. La technologie et les médias sociaux ont accéléré ce changement, remodelant la façon dont nous définissons et vivons l’intimité. Avec 470 œuvres du 18^e siècle à nos jours, l’exposition aborde 12 thèmes, dont les femmes et la vie privée, l’intimité dans la chambre à coucher, la promiscuité, l’isolement, et le rôle de la surveillance et de la technologie. Les œuvres les plus marquantes sont celles de Henri Cartier-Bresson, de Judy Chicago et de Zanele Muholi, ainsi que des objets de marques telles Yves Saint Laurent et Fenty Beauty, qui retracent le passage des rituels de beauté aristocratiques à la consommation de masse moderne et à la fluidité des genres. Les contributions des plus grand∙e∙s influenceur∙euse∙s actuel∙le∙s comme Léna Mahfouf soulignent la façon dont les réseaux sociaux amplifient ces notions évolutives de la vie privée. A. R.