<p>Inspirée par l’impression 3D, l’artiste propose des sculptures-armures libérées des normes du vêtement</p>

Ingrid Luquet-Gad

On the rise : Jeanne Vicerial

<p>Lors de son doctorat en design de mode par la pratique, mené en 2019 au sein du programme SACRe à l’École des Arts Décoratifs, Jeanne Vicerial met au point un procédé inspiré de la technologie de l’impression 3D. Un fil unique recyclé, comme infini et parfois long de 150 mètres, tisse le vêtement pour le faire surgir dans l’espace.</p><p>Fabriquées selon ce procédé unique, les sculptures exposées à la galerie Templon à Paris occupent l’espace tout en préservant leur ambigüité. Ainsi, la quinzaine d’œuvres n’a ni de genre ni d’époque. Ou plutôt, chacune d’entre elles en a mille possibles. La corporalité de ces <em>Armor</em> est suggérée par l’épure et la contreforme. Innervées d’un sang d’encre, elles se montrent et se retirent à la fois, jouant sur les registres de la mythologie et du post-humanisme. Ces formes sont tantôt sculpture-armure, tantôt vêtement-épiderme, selon leur contexte de perception. Potentiellement, elles sont portables, car Jeanne Vicerial sera d’abord passée par l’industrie de la mode pour mieux s’en dissocier. Au prêt-à-porter et à la fast-fashion, elle répond par la confection sur mesure pour mieux opposer la souplesse individuelle aux carcans excluants.</p>

<p>À propos de sa résidence à la Villa Médicis, dont elle fut pensionnaire en 2019-2020, elle dit être entrée designer pour en ressortir plasticienne. Aujourd’hui, dans l’univers de cette « chirurgienne du vêtement », les modèles normatifs de l’humain, l’<em>Homme de Vitruve</em> de Léonard de Vinci ou le <em>Modulor </em>du Corbusier, sont hackés pour mieux s’adapter au présent. Une désidentification sensuelle est en marche.</p>

<p>Jeanne Vicerial est représentée par&nbsp;<a href="https://www.artbasel.com/catalog/gallery/1451/Templon">Templon</a> (Paris, Bruxelles, New York).</p><p>Jeanne Vicerial<br />«&nbsp;Armors&nbsp;»<br />Jusqu’au 11 mars 2023<br />Templon, Paris</p><p>Ingrid Luquet-Gad est une critique d’art et doctorante basée à Paris. Elle est en charge de la rubrique art des <em>Inrockuptibles</em>, membre du comité de rédaction de <em>Spike Art Magazine</em> et correspondante pour <em>Flash Art</em>.</p><p>Légende de l'image en pleine page :&nbsp;<text style="background-color: initial;">Jeanne Vicerial, </text><em style="background-color: initial;"><text>Pr</text><text>é</text><text>sence </text><text>à </text><text>l</text><text>’</text><text>e</text></em><text style="background-color: initial;"><em>nfant</em>, </text><text style="background-color: initial;">2022. </text>Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de Templon.</p>

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Stories

Morceau choisi : Error de Fabrice Hyber

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Christian Berst : « L’art brut constitue une forme de synthèse entre l'intime et l'universel »

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On the rise : Manuel Mathieu

The French artist creates armor-like sculptures inspired by 3D printing that defy the rules of clothing

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